Tisha BeAv – Commémoration de la destruction du Temple et autres catastrophes

Encore une fête qu’il faudrait commémorer ? Une fête ? Pas vraiment ! Une commémoration, certainement, parce qu’il ne faut pas oublier.

Il est vrai, que cette commémoration peut paraître mineure dans l’ensemble du calendrier juif. De plus elle tombe généralement au plein milieu de l’été, (comme c’est le cas cette année) et cela ne facilite pas l’intérêt qu’on pourrait lui porter.  Et pourtant, elle reste bien ancrée dans la mémoire du peuple juif, à tel point qu’il n’est pas rare que des heurts éclatent sur l’esplanade du Temple de Jérusalem (esplanade des mosquées pour les musulmans), à l’occasion de la célébration de cette fête . Prions pour qu’il ne se passe rien de plus grave sur le Mont du Temple à l’occasion de ces commémorations, alors que se poursuivent tant d’éléments graves liés à l’opération contre le Hamas à Gaza, suite aux massacres du 7 octobre 2023 en Israël.

De quoi s’agit-il en effet ? Que commémore-t-on  à Ticha BeAv, en cette année 5784 du calendrier hébraïque, le 13 août 2024 ? (début de la fête la veille au soir 12 août).

Un article d’ Anne-Marie Dreyfus, sur le site de l’AJCF, nous donne la signification et l’importance de Ticha BeAv  :

« Qui pleure la destruction de Jérusalem mérite de se réjouir de sa reconstruction » (Traité Taanit) .

« Pour situer rapidement les causes de la tragédie commémorée le jour de Tisha BeAv – le 9° jour du mois de Av – il faut remonter à la mort de Salomon ( 930 av. ec) et au schisme qui s’ensuivit, divisant le royaume en deux : Israël (capitale Samarie) et Juda (capitale Jérusalem).

« Israël va disparaître en 722 av. ec. sous les coups de l’Assyrie : l’alliance du dernier roi d’Israël avec le Pharaon provoque l’assaut ; le royaume est écrasé et ses habitants dispersés dans l’empire. Mais aussi fulgurante que la décadence de l’Assyrie va être l’ascension de la Babylonie. Là encore, l’Egypte est la rivale du nouvel empire, et Juda se trouve au centre géographique du conflit. Parce qu’il est, lui aussi, l’allié de l’Egypte, les armées babyloniennes l’encerclent, font le siège de Jérusalem et, finalement, la détruisent et incendient le Temple (9 Av 586 av. ec). L’élite de la population est déportée en Babylonie… » lire la suite ici sur le site de l’AJCF

N’hésitez pas à vous rendre sur le site d’Akadem pour trouver plein d’articles et de conférences au sujet de Ticha BeAv, par exemple ici.

Soeur Dominique de La Maisonneuve (prix AJCF 2012), nous donne aussi quelques informations intéressantes dans son ouvrage : « Le Judaïsme… tout simplement », (éditions de l’Atelier).

 » (Cette fête) est désignée en hébreu par sa date qui correspond au neuvième (tisha) jour du mois de Av. Elle fait mémoire de l’événement le plus dramatique de l’histoire des enfants d’Israël : la destruction du Premier Temple, c’est-à-dire l’éloignement de la Présence de D.ieu du milieu de son peuple. Le 9 Av est un jour de deuil de la Présence qui donnait sens et sécurité à la vie. Il se passe à se lamenter de l’absence de D.ieu mais en criant vers Lui, c’est-à-dire en reconnaissant qu’Il est mystérieusement présent dans son absence. C’est une manière d’affirmer que la souffrance et le deuil constituent un passage nécessaire pour accéder, un jour, à la joie de la Présence.

« L’espérance juive s’exprime dans cette célébration, surtout l’espérance des temps messianiques, lorsque D.ieu restaurera sa Présence au milieu de son peuple.

« Quiconque porte le deuil de Jérusalem mérite de partager sa joie, mais celui qui n’en porte pas le deuil ne prendra pas part à sa joie. (Talmud de Babylone au traité du Jeûne, sur Is 66,10)

« Au fil des siècles, le peuple juif a pris l’habitude de commémorer ce jour-là tous les événements tragiques qui ont marqué son histoire : la destruction du Second Temple et l’écrasement par les Romains, l’expulsion des Juifs d’Espagne et de bien d’autres pays, la Shoah… des événements durant lesquels D.ieu est resté apparemment absent : D.ieu aurait-il oublié son peuple ?

« On jeûne totalement durant vingt-cinq heures comme à Kippour ; on porte des vêtements de deuil et la lecture liturgique est essentiellement celle des Lamentations. »

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Permanence d’Israël et identité chrétienne

Les 20 & 21 mars 2023, Kecharim-SNRJ  (Service national pour les relations avec le judaïsme) et le SNCC (Service national de la catéchèse et du catéchuménat) de l’Eglise catholique en France, organisaient un colloque consacré aux orientations pastorales du Comité épiscopal pour les relations avec le judaïsme. En effet, le 16 avril 1973, moins de 10 ans après la publication de Nostra Aetate, en son paragraphe 4, paraissait l’un des premiers textes officiels au monde invitant à mesurer toutes les incidences de cette déclaration conciliaire.  Il débute par un constat : la réalité de la permanence du peuple juif à travers le temps interroge la conscience chrétienne. Il indique que « ce vis-à-vis d’Israël et de l’Eglise » pose la question de la vocation, toujours actuelle, du peuple juif. Les Orientations pastorales réaffirment l’importance d’une connaissance et d’une estime du peuple juif.

Les extraits de ce colloque de 2023  (parus en janvier 2024) sont une formidable opportunité pour découvrir la qualité du dialogue qui s’est établi depuis près de 60 ans

                         avec des regards croisés de rabbins, de prêtres et d’évêques.

C’est une invitation à regarder le judaïsme non pas comme « une relique d’un passé vénérable, mais comme une réalité vivante à travers le temps«.

Voici le sommaire  de ce colloque :

Conclusion de la contribution du Père Marc Rastoin , et fin en même temps du document Episcopat : « Cette question de la vie et de la permanence d’Israël n’est pas une petite question théologique et anecdotique. Elle est au coeur de l’identité de Dieu et au coeur de qui nous confessons comme Dieu« .

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La vocation irrévocable de l’AJCF

Le numéro 455 de la revue SENS – juillet-août 2024- vient de paraître… Il commence par un éditorial remarquable de Jean-Dominique DURAND sur la vocation irrévocable de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France, dont il est le Président..

Nous allions le retranscrire sur ce blog lorsqu’un petit remors de dernière minute nous rappela que le site de l’AJCF devait certainement relayer cet éditorial.

Et en effet, c’est cette version sur le site de l’AJCF que nous vous proposons.

Cela vous permettra en même temps de découvrir ou redécouvrir ce site internet qui vous propose tant de choses pour une meilleure compréhension et une amitié réelle entre juifs et chrétiens.

Voici donc le texte de l’éditorial de Jean-Dominique Durand  : https://www.ajcf.fr

 

Si vous restez sur cette page, vous trouverez plein d’infos intéressantes, notamment le nom du lauréat du prix AJCF-Hubert Heilbronn 2024. Mais découvrez par vous-même.

Mais puisqu’on a évoqué la revue SENS, profitez-en pour vous abonner. Cela ne peut être que du bénéfice pour vous.

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Une Voie blanche en hommage au convoi n°8 vers Auschwitz

Nous relayons bien volontiers un article paru dans le quotidien  Ouest-France des 27-28 juillet dernier,  concernant l’inauguration, à ANGERS, d’une oeuvre mémorielle, une Voie blanche,  en hommage aux 821 déportés juifs du convoi numéro 8 en direction d’Auschwitz.

Comme le dit le préfet : « Que cette Voie blanche devienne un outil pédagogique autant qu’un lien de recueillement ».

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Une journée de convivialité, sympa non ?

Proposée aux membres de l’AJCF Nantes et amis divers de tous horizons , une journée de convivialité est programmée

le 23 juin prochain

dont nous vous indiquons ici le déroulement :

Tout cela à l’association L’ARCHE- LE SENEVE à la HAYE-FOUASSIERE (16 rue de la Bournelle) mais la journée peut se terminer, si le coeur vous en dit, par le :

Grand concert ENEINEM

dans un autre lieu, au

Centre Culturel André Néher (CCAN) à Nantes à 18 h.

Pour ceux d’entre vous qui désirent assister au concert en fin de journée, merci d’envoyer votre chèque de 12 euros (ou plus), à

Liliane Lavon

2 rue François Glotin

44160 Ste Anne sur Brivet

La somme récoltée sera au bénéfice d’une association juive de bienfaisance de Kharkiv en UKRAINE

Belle journée en perspective !

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Au programme, un nouvel atelier…

 Comme annoncé sur le programme AJC Nantes 2023-2024

Jean -Pierre Hanel animera  le prochain atelier  sur

« Le philosémitisme au début du XXème siècle« .

 Cet atelier aura lieu, comme d’habitude, au

Pôle associatif D. Colombe, 8 rue Arsène Leloup, Salle Jeanne Deroin

le 15/05/24  de 15 à 17 h

Les places étant limitées, il est impératif de s’inscrire.

Voici l’argumentaire proposé par JP Hanel :

 

ATELIER AJCF DE NANTES :

QUELQUES ASPECTS DU PHILOSÉMITISME CHRÉTIEN (1870-1965)

Animation Jean-Pierre Hanel*

Argumentaire:

En ces temps troublés, l’antisémitisme se remet à sévir sous le masque idéologique.

Aussi sera-t-il réconfortant d’examiner, guidés par des recherches récentes, comment un mouvement inverse, le philosémitisme chrétien, s’est développé dès la fin du XIXème siècle.

Certes, avec des motivations différentes suivant les quelques acteurs choisis dans la période (1870-1965), on verra comment ce courant propose déjà, au rejet des Juifs par les Chrétiens, une alternative fondée au contraire sur le respect hautement mérité par le Peuple juif fidèle à Moïse.

On verra aussi sur quels leviers religieux chrétiens ce philosémitisme tente d’agir pour susciter les changements espérés tant dans les comportements que dans la doctrine.

En 1965 l’Eglise de Vatican II motivera, avec Nostra Aetate §4, ses orientations décisives pour la réconciliation historique entre Chrétiens et Juifs.

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* Jean-Pierre Hanel, membre du C.A. de l’AJCF de Nantes, ex Professeur de Lettres, Master II de Théologie catholique (Licence canonique, 2015).

Documents de travail fournis. Atelier limité à 15 personnes (20 au maximum).

N’oubliez pas de vous inscrire auprès de Marie-Paule Lemarié (mmplemarie@gmail.com) 06 64 50 00 19, ou auprès de Jean-Pierre Hanel (jhanel@orange.fr) 06 52 46 76 43.

 
 
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Deux invitations importantes

Pour la première, c’est demain, dépêchez-vous !

Deuxième invitation : Bernard Grasset membre du groupe AJCF de Vendée, spécialiste de la poétesse Rachel –il a écrit 2 livres à son sujet et traduit tous ses poèmes — nous invite à un hommage à la poétesse RACHEL, figure majeure de la poésie contemporaine hébraïque. C’est aux Sables d’Olonne, mais cela vaut certainement le déplacement !

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Yom haShoah, journée du Souvenir

Officiellement , Yom HaShoah « Journée du souvenir pour la Shoah et l’héroïsme ») est une date fixée par l’État d’Israël dans la seconde moitié du xxe siècle. Cette année, la date retenue est lundi prochain 06 mai.

Comme nous le rappelle Wikipedia, Initialement conçue pour rendre hommage aux insurgés du ghetto de Varsovie et aux partisans juifs dans lesquels ils voient autant de frères d’armes ou précurseurs des pionniers de la nation israélienne, la journée s’étend à mesure de la compréhension du phénomène à l’ensemble des victimes de la politique nazie d’extermination du peuple juif, et présente Israël comme le seul refuge véritable des Juifs dans le monde. Elle dresse par conséquent un bilan annuel de la prévalence de l’antisémitisme dans le monde.

A Nantes, une première commémoration, propre à la France, (journée du souvenir des victimes de la déportation), a été célébrée dimanche dernier à la synagogue, en présence des autorités civiles et politiques (suivre le lien ici)…

Ce dimanche 5 mai 2024, le CCAN (Centre culturel André Néher, et l’ACI (Association cultuelle israélite) de Nantes, nous invitent

à 17h30 pour célébrer

Yom-Ha Shoah

« Journée du souvenir pour la Shoah et l’héroïsme ».

Voici la présentation que nous livre l’ACI :

« Cinq élèves de terminale se sont engagées cette année scolaire sur le Concours National et de la Résistance et de la Déportation dont le thème était : « Résister à la Déportation». Ainsi que sur le concours   organisé par le FSJU. Elles ont réalisé un formidable travail sous forme d’un album autour de la vie d’Anja et Ruth Schaul, juives d’origine allemande, et ont souligné, c’était leur thème de travail, les manières dont un certain nombre de personnes ont tenté de protéger Anja tant à Sainte-Anne-sur-Brivet qu’aux Rosiers-sur-Loire. Cette réalisation collective vient de remporter le deuxième prix (sur 65) sur l’Académie de Nantes et les élèves seront reçues pour la remise du prix le 3 juillet 2024 à la Préfecture de Loire-Atlantique à Nantes.

 Un témoignage émouvant d’un épisode de la Shoah qui a eu lieu en Loire-Inférieure, comme on disait à l’époque.

Il sera  suivi à 19h d’une cérémonie, à la synagogue qui, comme chaque année, rendra hommage aux 6 millions de juifs victimes des nazis et de leurs collaborateurs. »

Soyons nombreux à ne pas oublier

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Zakhor.jpeg.

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Grande fête pour nos amis juifs : Pessa’h (Pâque)

Pessa’h (la Pâque en hébreu), est une des trois fêtes de pèlerinage du calendrier juif. Quelquefois, elle tombe en même temps que la fête de Pâques chrétienne. Ce n’est pas le cas cette année 2024, pour une raison de différence de calendrier. Elle début le 15ème jour du mois de nisan (début la veille au soir 14 nisan 22 avril  ) et se poursuit sept jours durant en Israël et huit en Diaspora (dont seuls les premiers et les derniers sont totalement fériés 30 avril)

Pour vous présenter cette fête de Pessa’h, il est intéressant d’entrer dans le texte de Dominique de La Maisonneuve, (prix AJCF 2012 avec Louise-Marie Niesz), dans son ouvrage : « Le Judaïsme« , aux éditions de l’Atelier (p. 113-114) :

« Selon la Torah, la Pâque doit toujours avoir lieu au printemps, le quatorze du mois de Nisan (Ex 12,6) mois de la sortie d’Egypte (Ex 23,15) : « Observe le mois d’Abib (des épis, en cananéen, le premier mois de l’année, c’est-à-dire Nisan) et célèbre la Pâque pour le Seigneur, ton Dieu » (Dt 16,1). Pour permettre ce rythme annuel avec des mois lunaires, on en ajoutait tous les deux ou trois ans, un treizième aux douze des années habituelles.

Aux temps bibliques, les nomades fêtaient, à cette saison, deux événements concomitants : l’un agricole, le début de la moisson d’orge; l’autre pastoral, le sacrifice d’un agneau consommé en famille.

Sur ces réalités significatives du renouveau de la nature, la tradition biblique va greffer un événement historique : la sortie d’Egypte. C’est un événement capital, fondateur du peuple, car il le fait passer – Pâque- Pessah – passage – de la servitude à la liberté. [Pessa’h indique aussi le fait que l’ange exterminateur soit passé par-dessus les portes des israélites marquées du sang de l’agneau. (Ex 12,13. 26-27) NDLR].  Comme le printemps, c’est le retour à la vie après la mort de l’esclavage, un renouveau opéré par Dieu lui-même, désormais Sauveur pour son peuple : « C’est moi le Seigneur, ton Dieu qui-t’ai-fait-sortir-du-pays-d’Egypte » ((Ex 20,2).

Quelques réflexions du rabbin Adin STEINSALTZ (1937-2020) pour aller un peu plus loin.

« La fête de Pessa’h, qui commémore la sortie des Hébreux d’ Egypte, marque de son empreinte tous les jours de l’année. L’Exode est rappelé dans les textes rituels de chaque fête comme dans ceux du chabbat. Quelle est donc son importance ?

Les fêtes juives revêtent avant tout un caractère historique, chacune rappelant un événement du peuple juif. Cependant, leur quintessence va bien au-delà. Commémorer un événement historique, c’est s’attacher non pas tant aux faits qu’à leur portée psychologique et émotionnelle. C’est pourquoi, si l’on veut vraiment saisir le sens profond des fêtes, il faut les percevoir comme des événements touchant notre vie individuelle, événements qui sont en même temps  le reflet de la vie collective de la nation. Une telle approche ouvre ainsi de nouveaux horizons sur une conception beaucoup, plus large des fêtes...

Mais c’est tout le chapitre qu’il faudrait lire ;  (Introduction à l’esprit des fêtes juives » chez Albin Michel (p. 188-189)« Le nom de la fête de Pessa’h s’appuie au départ sur le récit de la deuxième  plaie frappant les premiers -nés et épargnant les Hébreux, mais il va bien au-delà de ce simple événement historique. Ce « passage par-dessus », ce saut qui marque la distinction entre le peuple juif et les autres, est devenu le motif central de son existence au cours du temps… le peuple d’Israêl est cet « autre » éternel pour le pire et le meilleur. ..)

On pourrait tellement en dire, à travers toute la tradition d’interprétation juive depuis  plusieurs siècles !

 

Pour en savoir plus : pourquoi ne pas visiter le site de l’AJCF, (https://www.ajcf.fr/Pessah-5784.html)  qui vous invitera à faire une lecture au présent de la haggadah de Pessa’h, avec, entre autres,  un article d’Anne-Marie Dreyfus et  des chants de Pessa’h pour les enfants

 Et, bien sûr, toujours faire un petit tour sur le campus numérique juif, AKADEM : akadem.org    Vous ne serez pas déçus !

Joyeuses fêtes de Pessa’h  Hag Pessa’h samea’h  

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Atelier Qohélet, il reste des places..

N’hésitez pas à vous inscrire. Cela permet de voir les possibilités par rapport à la salle et de photocopier le nombre approximatif des documents qui seront distribués.

Vous pouvez re-voir l’annonce sur ce blog à la date du 18 mars.

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