Août 13
Lis, lisons, lisez…
Voici un album, vraiment très réussi, une BD inspirée de faits réels. Pierre-Roland Saint-Dizier pour le scénario et Christophe Girard pour les illustrations, racontent un moment d’histoire peu connu de la Shoah, celle des fusillades massives des juifs en Europe centrale entre 1941 et 1944. L’ouvrage s’intitule « Je n’ai pas oublié… » il est sous-titré « Histoires (au pluriel) de la Shoah par balles » Il propose aussi, dans une deuxième partie, une réflexion plus globale sur les discriminations et le racisme.
Présentation de 4° de couverture : Pierre-Roland Saint-Dizier (Scénario)
Christophe Girard (Illustrations)
« Il a vu les nazis, le massacre des juifs, les balles dans la nuque à bout portant, les enfants traînés comme des chiens, la fosse commune se remplir la terre bouger au-dessus des cadavres. »
Un journaliste part en Pologne avec une vingtaine d’étudiants sur les traces des derniers témoins de la Shoah par balles. Elle a causé la mort de près de deux millions de victimes pendant la Seconde Guerre mondiale.
Lorsque la nature a repris ses droits, qu’il ne subsiste aucune trace de ce qui s’est produit et que les archives font défaut, il ne reste plus que leurs récits.
Mais, à 90 ans passés, ces femmes et ces hommes sont sur le point d’emporter avec eux ce qu’ils ont vu de ces fusillades de masse alors qu’ils n’étaient que des enfants : l’horreur d’un génocide en Europe de l’Est.
Cet album, inspiré de faits réels, raconte ce moment d’histoire peu connu et propose une réflexion plus globale sur les discriminations et le racisme aujourd’hui.
Pour mieux entrer dans cette BD, rien ne vaut d’écouter le podcast de l’émission « Talmudiques », diffusée le dimanche 4 août 2024. Et où Marc-Alain Ouaknin interviewe les auteurs de cet ouvrage remarquable et très pédagogique.
Août 13
Tisha BeAv – Commémoration de la destruction du Temple et autres catastrophes
Encore une fête qu’il faudrait commémorer ? Une fête ? Pas vraiment ! Une commémoration, certainement, parce qu’il ne faut pas oublier.
Il est vrai, que cette commémoration peut paraître mineure dans l’ensemble du calendrier juif. De plus elle tombe généralement au plein milieu de l’été, (comme c’est le cas cette année) et cela ne facilite pas l’intérêt qu’on pourrait lui porter. Et pourtant, elle reste bien ancrée dans la mémoire du peuple juif, à tel point qu’il n’est pas rare que des heurts éclatent sur l’esplanade du Temple de Jérusalem (esplanade des mosquées pour les musulmans), à l’occasion de la célébration de cette fête . Prions pour qu’il ne se passe rien de plus grave sur le Mont du Temple à l’occasion de ces commémorations, alors que se poursuivent tant d’éléments graves liés à l’opération contre le Hamas à Gaza, suite aux massacres du 7 octobre 2023 en Israël.
De quoi s’agit-il en effet ? Que commémore-t-on à Ticha BeAv, en cette année 5784 du calendrier hébraïque, le 13 août 2024 ? (début de la fête la veille au soir 12 août).
Un article d’ Anne-Marie Dreyfus, sur le site de l’AJCF, nous donne la signification et l’importance de Ticha BeAv :
« Qui pleure la destruction de Jérusalem mérite de se réjouir de sa reconstruction » (Traité Taanit) .
« Pour situer rapidement les causes de la tragédie commémorée le jour de Tisha BeAv – le 9° jour du mois de Av – il faut remonter à la mort de Salomon ( 930 av. ec) et au schisme qui s’ensuivit, divisant le royaume en deux : Israël (capitale Samarie) et Juda (capitale Jérusalem).
« Israël va disparaître en 722 av. ec. sous les coups de l’Assyrie : l’alliance du dernier roi d’Israël avec le Pharaon provoque l’assaut ; le royaume est écrasé et ses habitants dispersés dans l’empire. Mais aussi fulgurante que la décadence de l’Assyrie va être l’ascension de la Babylonie. Là encore, l’Egypte est la rivale du nouvel empire, et Juda se trouve au centre géographique du conflit. Parce qu’il est, lui aussi, l’allié de l’Egypte, les armées babyloniennes l’encerclent, font le siège de Jérusalem et, finalement, la détruisent et incendient le Temple (9 Av 586 av. ec). L’élite de la population est déportée en Babylonie… » lire la suite ici sur le site de l’AJCF
N’hésitez pas à vous rendre sur le site d’Akadem pour trouver plein d’articles et de conférences au sujet de Ticha BeAv, par exemple ici.
Soeur Dominique de La Maisonneuve (prix AJCF 2012), nous donne aussi quelques informations intéressantes dans son ouvrage : « Le Judaïsme… tout simplement », (éditions de l’Atelier).
» (Cette fête) est désignée en hébreu par sa date qui correspond au neuvième (tisha) jour du mois de Av. Elle fait mémoire de l’événement le plus dramatique de l’histoire des enfants d’Israël : la destruction du Premier Temple, c’est-à-dire l’éloignement de la Présence de D.ieu du milieu de son peuple. Le 9 Av est un jour de deuil de la Présence qui donnait sens et sécurité à la vie. Il se passe à se lamenter de l’absence de D.ieu mais en criant vers Lui, c’est-à-dire en reconnaissant qu’Il est mystérieusement présent dans son absence. C’est une manière d’affirmer que la souffrance et le deuil constituent un passage nécessaire pour accéder, un jour, à la joie de la Présence.
« L’espérance juive s’exprime dans cette célébration, surtout l’espérance des temps messianiques, lorsque D.ieu restaurera sa Présence au milieu de son peuple.
« Quiconque porte le deuil de Jérusalem mérite de partager sa joie, mais celui qui n’en porte pas le deuil ne prendra pas part à sa joie. (Talmud de Babylone au traité du Jeûne, sur Is 66,10)
« Au fil des siècles, le peuple juif a pris l’habitude de commémorer ce jour-là tous les événements tragiques qui ont marqué son histoire : la destruction du Second Temple et l’écrasement par les Romains, l’expulsion des Juifs d’Espagne et de bien d’autres pays, la Shoah… des événements durant lesquels D.ieu est resté apparemment absent : D.ieu aurait-il oublié son peuple ?
« On jeûne totalement durant vingt-cinq heures comme à Kippour ; on porte des vêtements de deuil et la lecture liturgique est essentiellement celle des Lamentations. »
Août 08
Permanence d’Israël et identité chrétienne
Les 20 & 21 mars 2023, Kecharim-SNRJ (Service national pour les relations avec le judaïsme) et le SNCC (Service national de la catéchèse et du catéchuménat) de l’Eglise catholique en France, organisaient un colloque consacré aux orientations pastorales du Comité épiscopal pour les relations avec le judaïsme. En effet, le 16 avril 1973, moins de 10 ans après la publication de Nostra Aetate, en son paragraphe 4, paraissait l’un des premiers textes officiels au monde invitant à mesurer toutes les incidences de cette déclaration conciliaire. Il débute par un constat : la réalité de la permanence du peuple juif à travers le temps interroge la conscience chrétienne. Il indique que « ce vis-à-vis d’Israël et de l’Eglise » pose la question de la vocation, toujours actuelle, du peuple juif. Les Orientations pastorales réaffirment l’importance d’une connaissance et d’une estime du peuple juif.
Les extraits de ce colloque de 2023 (parus en janvier 2024) sont une formidable opportunité pour découvrir la qualité du dialogue qui s’est établi depuis près de 60 ans
avec des regards croisés de rabbins, de prêtres et d’évêques.
C’est une invitation à regarder le judaïsme non pas comme « une relique d’un passé vénérable, mais comme une réalité vivante à travers le temps«.
Voici le sommaire de ce colloque :
Conclusion de la contribution du Père Marc Rastoin , et fin en même temps du document Episcopat : « Cette question de la vie et de la permanence d’Israël n’est pas une petite question théologique et anecdotique. Elle est au coeur de l’identité de Dieu et au coeur de qui nous confessons comme Dieu« .
Août 01
La vocation irrévocable de l’AJCF
Le numéro 455 de la revue SENS – juillet-août 2024- vient de paraître… Il commence par un éditorial remarquable de Jean-Dominique DURAND sur la vocation irrévocable de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France, dont il est le Président..
Nous allions le retranscrire sur ce blog lorsqu’un petit remors de dernière minute nous rappela que le site de l’AJCF devait certainement relayer cet éditorial.
Et en effet, c’est cette version sur le site de l’AJCF que nous vous proposons.
Cela vous permettra en même temps de découvrir ou redécouvrir ce site internet qui vous propose tant de choses pour une meilleure compréhension et une amitié réelle entre juifs et chrétiens.
Voici donc le texte de l’éditorial de Jean-Dominique Durand : https://www.ajcf.fr
Si vous restez sur cette page, vous trouverez plein d’infos intéressantes, notamment le nom du lauréat du prix AJCF-Hubert Heilbronn 2024. Mais découvrez par vous-même.
Mais puisqu’on a évoqué la revue SENS, profitez-en pour vous abonner. Cela ne peut être que du bénéfice pour vous.
Juil 31
Une Voie blanche en hommage au convoi n°8 vers Auschwitz
Nous relayons bien volontiers un article paru dans le quotidien Ouest-France des 27-28 juillet dernier, concernant l’inauguration, à ANGERS, d’une oeuvre mémorielle, une Voie blanche, en hommage aux 821 déportés juifs du convoi numéro 8 en direction d’Auschwitz.
Comme le dit le préfet : « Que cette Voie blanche devienne un outil pédagogique autant qu’un lien de recueillement ».
Juin 13
Une journée de convivialité, sympa non ?
Proposée aux membres de l’AJCF Nantes et amis divers de tous horizons , une journée de convivialité est programmée
le 23 juin prochain
dont nous vous indiquons ici le déroulement :
Tout cela à l’association L’ARCHE- LE SENEVE à la HAYE-FOUASSIERE (16 rue de la Bournelle) mais la journée peut se terminer, si le coeur vous en dit, par le :
Grand concert ENEINEM
dans un autre lieu, au
Centre Culturel André Néher (CCAN) à Nantes à 18 h.
Pour ceux d’entre vous qui désirent assister au concert en fin de journée, merci d’envoyer votre chèque de 12 euros (ou plus), à
Liliane Lavon
2 rue François Glotin
44160 Ste Anne sur Brivet
La somme récoltée sera au bénéfice d’une association juive de bienfaisance de Kharkiv en UKRAINE
Belle journée en perspective !
Juin 10
Que fête-t-on ce soir ? Chavouot – Pentecôte ?
Une fois encore Chavouot et Pentecôte se suivent mais un peu décalés.
Chavouot, c’est demain soir 11 juin 2024 jusqu’au 13 juin.
Et le dimanche de Pentecôte pour les chrétiens, c’est dimanche 19 mai 2024.
Pentecôte ? Chavouot ? N’y a-t-il pas un lien entre ces deux fêtes ?
Les Actes des Apôtres nous disent : « Le jour de la pentecôte (Chavouot), ils étaient ensemble dans le même lieu. Tout d’un coup vint du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux et ils remplit toute la maison où ils étaient assis… et ils furent tous remplis du Saint-Esprit. » Ac 2, 1-4
Chavouot est l’une des cinq fêtes prescrites par la Tora. La Tora enseigne que Chavouot se célèbre 49 jours après Pessah afin de marquer le moment du don de la Tora sur le mont Sinaï. Ainsi, comme l’enseigne la tradition, sept semaines (chavouot) après la sortie d’Egypte et l’invention de la liberté, Dieu se révéla à son peuple sur le mont Sinaï pour lui donner la Loi. Aux yeux et aux oreilles de tous, les Dix Commandements (les « Dix Paroles ») furent annoncés et l’alliance entre Dieu et les enfants d’Israël scellée.
C’est aussi la « fête des moissons », où l’on apportait au Temple de Jérusalem les prémices de sa récolte, ce qui explique en partie la lecture de la mégillah de Ruth pendant les offices de Chavouot. Ruth se passe en effet pendant la moisson des orges et des blés. Mais, plus important sans doute, si on lit Ruth à Chavouot, c’est peut-être parce que le livre de Ruth nous invite à une relecture de la Tora moins étroite, plus ouverte : Ruth nous pousse à redécouvrir que l’essence même de la Tora, c’est l’amour (hésed), la bonté, la fidélité, la bienveillance. Parce que la hésed, c’est un mouvement d’amour et de compassion qui va bien au-delà de tout ce qui peut être attendu. Sans hésed, tout est bloqué dans le livre de Ruth. Avec la hésed, tout devient possible ; et l’étrangère, fille d’un peuple honni, peut devenir l’exemple même de la convertie et l’arrière grand-mère du roi David et du Messie.
« Pour quelle raison – demande le Midrash Rabba de Ruth (commentaire rabbinique sur le livre de Ruth) – le livre de Ruth fut-il écrit ? Pour nous enseigner combien grand est le mérite de ceux qui agissent avec hésed bienveillance » (RuthR2,14).
Avec quelques semaines d’avance, cette année, les chrétiens ont célébré la fête de la Pentecôte (un des autres noms de Chavouot, d’ailleurs). Pentecôte, d’un mot grec signifiant « cinquante », cinquante jours après Pâques. Cette année c’était le dimanche 19 mai. Fête qui commémore le don de l’Esprit aux Apôtres (Actes 2, 2-3…) et le début de l’Eglise, selon la promesse de Jésus : « Vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit, qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 1,8).
Pour en savoir plus :
Chavouot : Sur le site Massorti.org : un dossier sur Chavouot,
– et, bien sûr, pour la Pentecôte chrétienne : site de l’Eglise de France où vous trouverez tout un dossier pour entrer dans la compréhension de cette fête.
– pourquoi pas, aller encore au-delà, une méditation pour Pentecôte de l’abbé Alain-René Arbez « L’origine biblique du signe de croix ». (lire ici).
Hag Chavouot saméah –
Joyeuses fêtes de Chavouot !
Bonnes fêtes à tous
Mai 07
Au programme, un nouvel atelier…
Comme annoncé sur le programme AJC Nantes 2023-2024
Jean -Pierre Hanel animera le prochain atelier sur
« Le philosémitisme au début du XXème siècle« .
Cet atelier aura lieu, comme d’habitude, au
Pôle associatif D. Colombe, 8 rue Arsène Leloup, Salle Jeanne Deroin
le 15/05/24 de 15 à 17 h.
Les places étant limitées, il est impératif de s’inscrire.
Voici l’argumentaire proposé par JP Hanel :
ATELIER AJCF DE NANTES :
QUELQUES ASPECTS DU PHILOSÉMITISME CHRÉTIEN (1870-1965)
Animation Jean-Pierre Hanel*
Argumentaire:
En ces temps troublés, l’antisémitisme se remet à sévir sous le masque idéologique.
Aussi sera-t-il réconfortant d’examiner, guidés par des recherches récentes, comment un mouvement inverse, le philosémitisme chrétien, s’est développé dès la fin du XIXème siècle.
Certes, avec des motivations différentes suivant les quelques acteurs choisis dans la période (1870-1965), on verra comment ce courant propose déjà, au rejet des Juifs par les Chrétiens, une alternative fondée au contraire sur le respect hautement mérité par le Peuple juif fidèle à Moïse.
On verra aussi sur quels leviers religieux chrétiens ce philosémitisme tente d’agir pour susciter les changements espérés tant dans les comportements que dans la doctrine.
En 1965 l’Eglise de Vatican II motivera, avec Nostra Aetate §4, ses orientations décisives pour la réconciliation historique entre Chrétiens et Juifs.
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* Jean-Pierre Hanel, membre du C.A. de l’AJCF de Nantes, ex Professeur de Lettres, Master II de Théologie catholique (Licence canonique, 2015).
Documents de travail fournis. Atelier limité à 15 personnes (20 au maximum).
N’oubliez pas de vous inscrire auprès de Marie-Paule Lemarié (mmplemarie@gmail.com) 06 64 50 00 19, ou auprès de Jean-Pierre Hanel (jhanel@orange.fr) 06 52 46 76 43.
Mai 02