Nous en sommes à la mi-août, et sans doute beaucoup d’entre nous profitent-ils encore des bienfaits d’un repos bien mérité, particulièrement en ces temps difficiles.
Peut-être avons-nous un peu de temps devant nous pour prendre connaissance d’un certain nombre d’événements survenus pendant les deux mois qui viennent de s’écouler.
— un dossier sur les journées de rencontres juifs-chrétiens « Découvrir le Judaïsme » qui se sont déroulées à Nantes du 9 au 12 juillet : « Rencontre d’exception », comme l’annonçait l’invitation du Service diocésain pour les relations avec le judaïsme du diocèse de Nantes.
— une réflexion sur la fête que les chrétiens catholiques et orthodoxes célèbrent aujourd’hui : l’Assomption de Marie.
Profitez bien de vos moments de loisir et souhaitons que le virus nous permette de nous retrouver d’ici peu pour de belles rencontres.
On vous avait annoncé le nom du lauréat du prix 2019 de l’Amitié judéo-chrétienne de France : Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes. Notons au passage que c’est la première fois qu’un évêque est ainsi honoré.
Ce prix lui a été remis hier 20 novembre, au Collège des Bernardins à Paris, et le quotidien La Croix lui consacrait, hier également, sous la signature de Clémence Houdaille, un excellent article auquel nous vous renvoyons.
En voici le début :
« Pour la première fois de l’histoire de l’Amitié judéo-chrétienne de France née après guerre pour travailler au rapprochement des chrétiens et des juifs, le prix de l’association sera remis à un évêque. Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, recevra ce mercredi 20 novembre cette distinction, décernée chaque année à une pour le dialogue judéo-chrétien. Un choix « qui n’est pas anodin », estime le lauréat. « Notre foi est apostolique, rappelle-t-il,. Ces Apôtres sont 12 Juifs. Pour dire leur foi en la résurrection du Christ, ils n’ont pas pu la dire autrement qu’à l’intérieur de la tradition juive dont ils étaient pétris ».
« Successeur des Apôtres, Pierre d’Ornellas prend au sérieux non seulement le lien inhérent du christianisme avec le judaïsme ancien, mais aussi depuis son expérience fondatrice auprès du cardinal Lustiger à Paris, « la fraternité évidente » entre juifs et chrétiens. « Il a fait tout un cheminement, dont témoigne le livre qu’il a publié avec Jean-François Bensahel, le président de l’Union libérale israélite de France », explique Jacqueline Cuche, présidente de l’AJCF.
Sans doute voulez-vous connaître la suite de cet article. Alors n’hésitez pas, cliquez ici.
Et merci à Clémence Houdaille de nous si bien présenter le parcours de Mgr d’Ornellas et sa contribution au dialogue judéo-chrétien.
19Le Congrès Juif mondial honore la chancelière allemande Angela Merkel du prix Theodor Herzl 2019 Le président du Congrès juif mondial, Ronald S. Lauder, a honoré lundi la chancelière de la République fédérale d’Allemagne, Angela Merkel, du prix WJC Theodor Herzl 2019, qui récompense des personnalités exceptionnelles qui œuvrent pour la promotion des idéaux d’Herzl pour un monde plus sûr et plus tolérant pour les juifs. Le Président du Crif, Francis Kalifat, était présent en sa qualité de Vice-président du Congrès Juif mondial.
Mais pourquoi ce juif se permet-il de nous interpeller ?
Paul, l’apôtre des chrétiens, le Shaoul des Juifs, le Paul des philosophes, surtout l’un des piliers de l’Occident, quoi que l’on croie… Il a vécu un autre de ces moments messianiques, comme la civilisation des hommes en a peu compté. Il a alors proposé à tous les citoyens de l’Empire romain de repenser Dieu pour comprendre ce qui pouvait les rassembler : une autre approche de la vie. Il nous faut prendre Paul à bras-le-corps pour nous aider à vaincre nos angoisses. Car notre salut, à nous, deux mille ans après, ne pourra être que de même nature, spirituelle, pour repenser la politique, l’éthique, la possibilité d’une humanité en paix. Pour repenser le commun. Pour s’engager enfin dans la fraternité.
C’est le dernier livre de JF Bensahel . Pour plus de précision :J F Bensahel est normalien, ingénieur au corps des Mines, entrepreneur, président de la synagogue de la rue COPERNIC à Paris, et acteur engagé du dialogue interreligieux.
Ce qui est intéressant, c’est cette recherche permanente des premiers siècles, où le judaïsme et le christianisme se frottent, avant de peu à peu se séparer tout en restant dans la même famille ! On a tout à gagner à lire cette analyse de J. F. Bensahel. Il faut absolument pour celà vous référer au site de l’AJCF.
il n’est sans doute pas inutile de relire un article de l’hebdomadaire LA VIE. C’était l’an dernier, 2018, à l’occasion du 70ème anniversaire de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France. Philippe Clanché y retraçait la longue marche de l’Amitié Judéo-Chrétienne.
Quelques extraits pour vous inviter à lire l’ensemble de l’article qui date du 12 avril 2018.
– « L’association est née en 1948, dans l’indifférence du monde catholique. L’historien juif Jules Isaac en sera l’ardent promoteur et nouera le dialogue entre judaïsme et christianisme. » Mais ça, vous le savez déjà !
– « L’aventure intellectuelle et spirituelle dont on célèbre l’anniversaire cette année doit beaucoup à l’opiniâtreté d’un homme. Né en 1877, Jules Isaac est issu d’une lignée de juifs lorrains patriotes. Agrégé d’histoire, il participe à la célèbre collection de manuels Malet et Isaac (et poursuivra seul le travail, après la mort d’Albert Malet au front en 1915). Marqué par sa rencontre avec Charles Péguy, il devient dreyfusard, non par solidarité religieuse, mais par refus de l’injustice. En 1940, Jules Isaac est révoqué par Vichy. Sa femme, deux de ses enfants et son gendre sont arrêtés en 1943. Seul son fils reviendra. »
– « Dès lors, ce juif non pratiquant, qui a découvert les Évangiles en 1942, consacre tout son temps à une cause : le changement du regard chrétien sur Israël. Et ce « en historien, nullement en théologien ». « La vérité, d’après les données dont on dispose, celles des Évangiles, est qu’il n’y a pas eu de refus d’Israël devant Jésus, écrit-il en 1945 à André Chouraqui. Dans la mesure où elles ont connu Jésus, les masses populaires lui ont toujours été favorables. C’est le clan des bien-pensants, des dévots, des prélats collaborateurs qui l’a persécuté et finalement livré au supplice romain. »
– « Il est convaincu qu’on ne peut lutter contre un enseignement erroné que par la pédagogie et la rencontre. »
– « C’est dans ce but que l’Amitié judéo-chrétienne de France (AJCF) voit le jour à Paris le 26 février 1948. Parmi les participants, on trouve Edmond Fleg et Jacob Kaplan (futur grand rabbin de France) les catholiques Henri-Irénée Marrou et Jacques Madaule, les protestants Fadiey Lovsky et Jacques Martin, ainsi que des orthodoxes. « Aucun ne représente officiellement sa communauté », précise André Kaspi, biographe d’Isaac. »
Ces quelques extraits juste pour vous donner l’envie de lire l’article entier sur ce lien du magazine LA VIE.
Vous y trouverez toute l’histoire de la longue marche qui conduit, par Jules Isaac et les pionniers de 1948, au concile Vatican II, à la déclaration « Nostra Aetate » et au dialogue actuel qui ne cesse de s’approfondir entre toutes les confessions chrétiennes et le peuple juif. Une histoire que l’on peut retrouver au fil des articles de la revue SENS, revue de l’AJCF.
Et cela vaut le coup de bien voir le chemin qui a été accompli pour progresser encore dans la compréhension mutuelle .
Vous aurez remarqué, au passage, parmi les fondateurs de 48 la présence de Fadiey Lovsky dont nous parlera dimanche soir Bruno Charmet, après notre assemblée générale.
L’Assemblée générale de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France s’est déroulée au Centre de la Hublais, à Cesson-Sévigné, près de Rennes, les 30 et 31 mai derniers.Ces deux journées étaient prises en charge par le Groupe Jules Isaac de Rennes. Elles ont été particulièrement réussies grâce à l’organisation sans faille de Joël Thierry (président du groupe Jules Isaac) et de son équipe.
L’assistance était nombreuse et la soirée de grande qualité.
Certains d’entre vous ont regretté de n’avoir pu y participer. D’autres seraient heureux de pouvoir y revenir.
Les présents ont pu remarquer que la soirée était filmée et enregistrée par Akadem, le Campus numérique juif.
Voici donc pour tous la possibilité de voir ou revoir et entendre cette soirée de réflexion qui s’intitulait : Science-Bioéthique-Religion : La dignité de l’homme implique-t-elle des limites à la recherche scientifique ?
C’est le titre du septième volume de la collection « Juifs et chrétiens en dialogue », qui rassemble des articles parus dans la revue Sens entre les années 2007 et 2017 , avec une préface de Jean-Pierre Lémonon, spécialiste du Nouveau Testament et de l’histoire du premier siècle de l’Église.
Présentation par Mgr Jérôme BEAU, Bruno CHARMET, Yves CHEVALIER. Parole et Silence/ École Cathédrale, Coll. Juifs et Chrétiens en dialogue, 2018, 194 p., 20 €.
Une présentation vous en est faite sur le site de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France. Ne manquez pas de vous y rendre. C’est ici, et c’est très instructif !
Voici un mois, le 8 mars 2019, recevant en audience une délégation de l’American Jewish Commitee, le Pape François a fait part de sa grande préoccupation face à l’augmentation notable d’actes antisémites dans le monde.
Le Pape s’inquiète de la diffusion générale d’un «climat de méchanceté et de colère», propice à «l’enracinement d’excès pervers de haine» et évoque en particulier la «recrudescence barbare d’actes antisémites», comme nous le manifeste l’actualité récente, en France, en Allemagne, aux États-Unis ou en Argentine. Le Souverain Pontife exhorte donc à la vigilance devant un phénomène qui peut conduire aux pires abominations.
L’antisémitisme, une contradiction pour un chrétien
«Pour un chrétien, l’antisémitisme représente une négation de ses propres origines, une contradiction absolue», affirme le Pape avec force. Pour lutter contre cette haine insidieuse, le dialogue interreligieux demeure un instrument incontournable puisqu’il veut promouvoir «l’engagement pour la paix, le respect réciproque, la défense de la vie, la liberté religieuse et la sauvegarde de la création». Forts d’un patrimoine spirituel commun, juifs et chrétiens peuvent faire de «bonnes choses ensemble», note le Pape. Face à une sécularisation toujours plus prégnante de l’Occident, il incombe en effet aux croyants de collaborer afin de «rendre plus visible l’amour de Dieu pour l’humanité», en contrant l’indifférence par des «gestes de proximité». Nous sommes tous gardiens de nos frères, assure François ; et dans un monde où le fossé entre les nantis et les démunis s’accroît inexorablement, «nous sommes appelés à prendre soin de nos frères sans défense : pauvres, faibles, malades, enfants et personnes âgées».
L’engagement des nouvelles générations.
Ce dialogue judéo-chrétien au service de l’humanité requiert l’engagement des jeunes générations, désireuses d’offrir leur contribution. Le Pape souligne donc l’importance de la formation à leur offrir dans ce domaine; l’éducation restant un levier privilégié dans la promotion de chemins de paix, contre la violence.
Au cours de cette audience, le rabbin David Rosen, le directeur international des affaires interreligieuses de l’AJC, a exprimé au Pape toute la reconnaissance du comité pour l’ouverture prochaine des archives du pontificat de Pie XII ; dans un communiqué publié cette semaine, il saluait un «geste immensément important pour les relations juifs-catholiques».
Extrait de Vatican News, système d’information du Saint-Siège.