Les vacances sont terminées et les activités reprennent peu à peu.
Et pourquoi ne pas renouer aussi avec des lectures nourrissantes ?
Depuis le concile Vatican II et la déclaration « Nostra Aetate », il a souvent été évoqué la nécessité de repenser la théologie chrétienne, en tenant compte de la permanence du judaïsme. Au fond , le besoin se fait sentir d’une théologie chrétienne du Judaïsme.
Le grand théologien suisse Clemens THOMA s’était déjà attelé à la tâche dans les années 1980 (Christliche Theologie des Judentums, traduit en français en 2005 sous le titre : « Pour une théologie chrétienne du judaïsme« ).
Et voici qu’est paru récemment aux éditions du Cerf, en traduction française, le livre de Gavin D’Costa, « Doctrines catholiques sur le peuple juif après Vatican II« .
En voici la présentation en quatrième de couverture.
Ce livre, fruit d’années de recherche, constitue une référence indispensable pour le dialogue judéo-chrétien. Il présente les affirmations du magistère catholique concernant le peuple de la première Alliance depuis le tournant du concile Vatican II et la déclaration Nostra Aetate en 1965. Il offre également une étude complète des grandes interprétations qu’en ont donné les courants théologiques et spirituels de part et d’autre.
Avec tact, profondeur et précision, Gavin D’Costa traite ici des questions les plus cruciales et les plus sensibles. L’Église a-t-elle définitivement réglé la question de l’antijudaïsme ? Peut-elle continuer à témoigner du Christ auprès des Juifs au risque d’apparaître prosélyte ? Quelle valeur doit-elle accorder aux enseignements et aux rites du judaïsme ? Lui faut-il lier la promesse biblique de la Terre et l’existence de l’État moderne d’Israël ? Mais quelle attention accorder alors au sort du peuple palestinien ?
Fidèle au message conciliaire, novateur dans ses réflexions, franc dans ses interrogations, Gavin D’Costa ouvre ici une perspective inégalée pour l’avenir de ce dialogue essentiel. Un ouvrage à lire absolument pour comprendre hier et préparer demain.
Professeur de théologie catholique à l’Université de Bristol, Gavin D’Costa a effectué des missions de conseil au plus haut niveau sur le dialogue interreligieux. Auteur de plusieurs ouvrages remarqués, c’est la première fois qu’il est publié en français.
Geneviève COMEAU, du Centre Sèvres à Paris, en fait la recension suivante dans le numéro de septembre 2023 de la revue ETUDES :
« Gavin D’Costa offre ici un travail très détaillé et rigoureux sur les textes du Magistère postérieurs à Vatican II qui traitent du peuple juif. La question au cœur du livre est : si l’Église enseigne que l’alliance conclue par Dieu avec son peuple est irrévocable, quelles en sont les conséquences pour la théologie ? Le point d’appui de la réflexion est le discours de Jean Paul II à Mayence en 1980 : quand il parle d’alliance irrévocable avec le peuple juif, il s’agit aussi du peuple juif actuel, en particulier du judaïsme rabbinique. À partir de là, plusieurs questions sont abordées : quelle est la valeur aujourd’hui des pratiques juives ? Peut-on considérer que la promesse de la Terre est maintenant réalisée en Israël ? Peut-on estimer que les Juifs qui ne reconnaissent pas Jésus le font en suivant droitement leur conscience ? La mission d’évangélisation est-elle appropriée envers le peuple juif ? L’auteur se livre à une exégèse précise des textes du Magistère, sans omettre ceux des siècles précédents. Le document de 2015, Les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables, de la Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme, est fréquemment cité, ainsi que les interventions de Jean Paul II. Les divers sujets sont approfondis avec méthode, dans le but de faire avancer la réflexion théologique sur les relations de l’Église avec le peuple juif. En revanche, ce que n’aborde pas ce livre déjà touffu, c’est la question de la Shoah et de la responsabilité de « l’enseignement du mépris » de l’Église catholique. »Gavin D’Costa offre ici un travail très détaillé et rigoureux sur les textes du Magistère postérieurs à Vatican II qui traitent du peuple juif. La question au cœur du livre est : si l’Église enseigne que l’alliance conclue par Dieu avec son peuple est irrévocable, quelles en sont les conséquences pour la théologie ? Le point d’appui de la réflexion est le discours de Jean Paul II à Mayence en 1980 : quand il parle d’alliance irrévocable avec le peuple juif, il s’agit aussi du peuple juif actuel, en particulier du judaïsme rabbinique. À partir de là, plusieurs questions sont abordées : quelle est la valeur aujourd’hui des pratiques juives ? Peut-on considérer que la promesse de la Terre est maintenant réalisée en Israël ? Peut-on estimer que les Juifs qui ne reconnaissent pas Jésus le font en suivant droitement leur conscience ? La mission d’évangélisation est-elle appropriée envers le peuple juif ? L’auteur se livre à une exégèse précise des textes du Magistère, sans omettre ceux des siècles précédents. Le document de 2015, Les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables, de la Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme, est fréquemment cité, ainsi que les interventions de Jean Paul II. Les divers sujets sont approfondis avec méthode, dans le but de faire avancer la réflexion théologique sur les relations de l’Église avec le peuple juif. En revanche, ce que n’aborde pas ce livre déjà touffu, c’est la question de la Shoah et de la responsabilité de « l’enseignement du mépris » de l’Église catholique. »
numéro de septembre : ETUDES https://www.revue-etudes.com/numero/septembre-2023